dimanche 29 mars 2009

Salon énergie Momignies


Les vendredi 15, samedi 16 et dimanche 18 mai se déroulera le deuxième salon de l'énergie à Momignies au Kursaal. Le succès de notre premier salon en mai 2008 a amené les trois partenaires à renouveler l'expérience en y ajoutant une dimension pédagogique pour essayer de toucher les enfants des écoles primaires de notre entité.
Le salon est organisé en partenariat par le Groupe Action Locale du MOC, l'ASBL Ecoges et le Centre Culturel Local. Ces trois partenaires se sont retrouvés dans l'objectif commun d'information et de conscientisation du citoyen, dans le souci de développement durable et de promotion des énergies renouvelables.
Le salon s'ouvrira par un vernissage le vendredi 15 mai à 18h00, suivi par une conférence de M. Jean-François Mitsch, de la coopérative Emissions Zéro,
'Reprenons le contrôle de l'énergie' sur le thème de l'éolien citoyen et participatif :
Les stands seront ouverts au public le samedi 16 et le dimanche 17 mai de 10h00 à 18h00. L'entrée est gratuite.
Cette année, le salon sera couplé à un projet d'éducation à l'environnement mené par le service éducatif de l'Aquascope de Virelles. Le programme pédagogique s'adressera aux élèves de 4ème, 5ème et 6ème primaires des écoles de l'entité. Il s'intitule 'Mon pique-nique a de l'énergie'.


Fraises espagnoles

Fraises espagnoles : un scandale écologique.
D'ici à la mi‐juin, la France aura importé d'Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises. Enfin, si on peut appeler «fraises» ces gros trucs rouges, encore verts près de la queue car cueillis avant d'être mûrs, et ressemblant à des tomates. Avec d'ailleurs à peu près le goût des tomates...
Si le seul problème posé par ces fruits était leur fadeur, après tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d'avoir acheté un produit qui se brade actuellement entre deux et trois euros le kilo sur les marchés et dans les grandes surfaces, après avoir parcouru 1 500 km en camion. À dix tonnes en moyenne par véhicule, ils sont 16 000 par an à faire un parcours valant son pesant de fraises en CO2 et autres gaz d'échappement. Car la quasi‐totalité de ces fruits poussent dans le sud de l'Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l'une des plus fabuleuses réserves d'oiseaux migrateurs et nicheurs d'Europe.
Il aura fallu qu'une équipe d'enquêteurs du WWF‐France s'intéresse à la marée montante
de cette fraise hors saison pour que soit révélée l'aberration écologique de cette production qui étouffe la fraise française (dont une partie, d'ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions écologiques). Ce qu'ont découvert les envoyés spéciaux du WWF, et que confirment les écologistes espagnols, illustre la mondialisation bon marché. Cette agriculture couvre près de six mille hectares, dont une bonne centaine empiète déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national. Officiellement, 60% de ces cultures seulement sont autorisées; les autres sont des extensions «sauvages» sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux en dépit des protestations des écologistes.
Les fraisiers destinés à cette production, bien qu'il s'agisse d'une plante vivace productive plusieurs années, sont détruits chaque année. Pour donner des fraises hors saison, les plants produits in vitro sont placés en plein été dans des frigos qui simulent l'hiver, pour avancer leur production. À l'automne, la terre sableuse est nettoyée et stérilisée, et la microfaune détruite avec du bromure de méthyl et de la chloropicrine. Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la couche d'ozone, signé en 1987 (dernier délai en 2005); le second, composé de chlore et d'ammoniaque, est aussi un poison dangereux: il bloque les alvéoles pulmonaires.
Qui s'en soucie? La plupart des producteurs de fraises andalouses emploient une main d'oeuvre
marocaine, des saisonniers ou des sans‐papiers sous‐payés et logés dans des conditions précaires, qui se réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique recouvrant les fraisiers au coeur de l'hiver.
Un écologiste de la région raconte l'explosion de maladies pulmonaires et d'affections de la peau.
Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une irrigation qui transporte des engrais, des pesticides et des fongicides. Les cultures sont alimentées en eau par des forages
dont la moitié ont été installés de façon illégale. Ce qui transforme en savane sèche une partie de cette région d'Andalousie, entraîne l'exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu'une trentaine dans la région, leur seule nourriture, les lapins, étant en voie de disparition. Comme la forêt, dont 2 000 hectares ont été rasés pour faire place aux fraisiers.
La saison est terminée au début du mois de juin. Les cinq mille tonnes de plastique sont soit emportées par le vent, soit enfouies n'importe où, soit brûlées sur place.
Et les ouvriers agricoles sont priés de retourner chez eux ou de s'exiler ailleurs en Espagne. Remarquez: ils ont le droit de se faire soigner à leurs frais au cas ou les produits nocifs qu'ils ont respiré ...
La production et l'exportation de la fraise espagnole, l'essentiel étant vendu dès avant la fin de l'hiver et jusqu'en avril, représente ce qu'il y a de moins durable comme agriculture, et bouleverse ce qui demeure dans l'esprit du public comme notion de saison. Quand la région sera ravagée et la production trop onéreuse, elle sera transférée au Maroc, où les industriels espagnols de la fraise commencent à s'installer. Avant de venir de Chine, d'où sont déjà importées des pommes encore plus traitées que les pommes françaises...
Bon appétit ...
Publié le dimanche 27 avril 2008 par Claude-Marie Vadrot , Politis.fr

mardi 17 mars 2009

Sondage Vers l'Avenir 16-03-09

Bien sûr, il ne faut pas vendre la peau de l'ours ...
Mais quand même, ne boudons pas notre plaisir. Il semblerait que le printemps 2009 s'annonce vert. Quelque soit le résultat définitif des élections, cela fait du bien de constater que le discours de responsabilisation par rapport aux générations futures, de respect de notre environnement, de diminution de notre empreinte écologique, de lutte contre la disparition de la biodiversité et contre le réchauffement climatique, notre autre façon de faire de la politique avec nos contraintes éthiques internes (cumul, rétrocessions, ...), notre projet global de société basé sur un développement durable et solidaire, ... cela fait du bien donc de constater que tous ces thèmes touchent de plus en plus l'électeur et modifient ses réflexes. Une terre plus verte, un monde plus juste, et pourquoi pas en Wallonie et à Bruxelles en 2009! Aux urnes citoyens!

samedi 7 mars 2009

Les candidats


Voici la liste au complet! De gauche à droite :
  • Jean-Marc Monin : 4ème suppléant (47 ans, Momignies)
  • Virginie Bouillet : 3ème suppléante (35 ans, Beaumont)
  • Sébastien Brousse : 2ème suppléant (39 ans, Thuin)
  • Ariane Van Landeghem : 1ère suppléante (36 ans, Erquelinnes)
  • Michaël Leclercq : 1er effectif (40 ans, Thuin)
  • Catherine Copoix : 2ème effective (40 ans, Binche)
  • Alain Bastin : 3ème effectif (48 ans, Anderlues)
Une équipe jeune, pleine d'idéal et d'enthousiasme pour repeindre la Botte en vert...

Les lacs de l'Eau d'Heure autrement!


Une belle occasion de se promener à pied ou à vélo en famille autour des lacs de l'Eau d'Heure et de découvrir le projet Ecolo pour le développement touristique de notre région.

jeudi 5 mars 2009

Faire encore des enfants? Oui, verts!

EDITO Imagine demain le monde Mars & Avril 2009

Démographie
Faire encore des enfants ? Oui, verts !

Pour arrêter sa « dévoration » de la Terre, l’humanité va aussi devoir contrôler sa croissance démographique. Ce qui veut dire tout faire pour que les nouveau-nés deviennent vite de « petits hommes verts ».

Garantir la survie de l’espèce est la hantise de toute communauté. Pour les animaux comme pour les hommes, la fécondité représente un espoir d’avenir. Or, jusqu’il y a peu, le parcours de l’Homme sur la planète a été marqué par une lutte acharnée pour la survie. Que représentent en effet quelques années de sécurité relative en regard des séquelles mentales laissées par les millions d’années de lutte que notre espèce a traversées ? Même si elle peut sembler attractive vue de très loin, la vie de chasseur-cueilleur était peu favorable à la fécondité. « Le taux de natalité était faible ; les femmes mouraient jeunes ; le nombre moyen d’enfants par femme était inférieur à cinq, dont à peine la moitié atteignait l’âge procréateur, explique le généticien Albert Jacquard [1]. L’effectif de l’ensemble de l’humanité semble avoir été de l’ordre de quelques dizaines de milliers d’individus avant la maîtrise du feu. »

Les régulations naturelles mises hors jeu

La suite de l’aventure humaine, on la connaît un peu mieux. Notre spectaculaire croissance démographique s’est nourrie des opportunités qui se sont présentées aussi bien que de nos propres « inventions » ou acquisitions : le feu permet de cuire la viande et d’éloigner les prédateurs (on passe alors à un demi-million d’individus) ; l’élevage et l’agriculture entraînent une amélioration de notre ration alimentaire, tandis que le climat se réchauffe de 5° C, permettant à l’Homme de se répandre presque partout sur Terre (la population grimpe jusqu’à 5 millions de personnes 10.000 ans avant l’ère chrétienne). Par la suite, les effectifs augmenteront rapidement, puisque la population va être multipliée par 50 pour atteindre 250 millions d’êtres humains au temps de Jésus-Christ (le point de départ de la courbe ci-dessous).

« Notre monde est passé de 250 millions à quasiment 6,7 milliards d’habitants depuis l’an 1 de l’ère chrétienne. En augmentant de 4 milliards, la population planétaire a triplé depuis 1950. Stop, ou encore ? Nous avons toutes les preuves que la planète ne pourra pas nourrir 9 milliards de Terriens en 2050. Si on aime les enfants, il ne faut pas en faire. Faire des enfants nuit gravement à la planète. Homo sapiens est la pire espèce invasive. » Ce sont là, résumées en quelques lignes, les convictions de Michel Tarrier, auteur d’un pamphlet très polémique intitulé Faire des enfants tue, éloge de la dénatalité [2].

Il est clair que des changements fondamentaux survenus au cours des dernières décennies – taux élevé de natalité, forte baisse de la mortalité infantile et accroissement continu de la durée de vie – n’ont pas été pris en compte dans de nombreux pays. Pour des raisons de survie, de peur du voisin, pour satisfaire des visées militaires, religieuses ou en raison de la domination masculine… on a continué à faire des enfants comme au cours des millénaires précédents. Et nous nous sommes retrouvés face à une démographie galopante qui peut mener à des situations extrêmes dans certaines régions du monde.

Albert Jacquard, homme de sagesse et grand spécialiste de cette question, cite l’un des cas les plus criants de l’histoire contemporaine, le Rwanda, où la population est passée de 3,5 millions de personnes à la fin des années 60 à quelque 7 millions 25 ans plus tard. Les guerres et génocides qui en ont découlé, se greffant sur de vieilles rivalités entre Hutus et Tutsis, figurent parmi les conséquences de cette trop grande densité de population (300 habitants au km²) pour un petit pays de collines survivant quasi exclusivement des ressources de l’agriculture. Et les débordements des hostilités sur le Congo voisin ne sont certainement pas étrangers à ces conditions géographiques et démographiques.

Le constat est évident : depuis les années 50, le développement social, l’hygiène, la science et la médecine ont très fortement réduit le rôle des régulations naturelles. L’humanité est dès lors confrontée à l’impérieuse nécessité de contrôler sa croissance démographique. Il y va tout simplement de sa survie.

Biocapacité et empreinte écologique

En Europe et dans la plupart des pays développés, hors immigration, la croissance de la population est quasi nulle aujourd’hui. Ce qui n’est pas le cas de nombreux grands pays comme le Pakistan, le Bangladesh, l’Egypte, le Congo… et bien sûr l’Inde, où la population continue à doubler en l’espace de 20 à 40 ans (Dix pages sont consacrées à la démographie dans ce numéro).

Si l’on considère les faits tels qu’ils sont, on se rend compte que le grand pari à relever pour l’humanité aujourd’hui consiste en une double contrainte : la maîtrise de la croissance démographique d’une part et le diminution rapide de l’empreinte écologique d’autre part (lire à ce propos la rubrique Carte à l’appui : l’empreinte écologique ou à quel point nous “flambons” la Terre à court terme, en p. 22 et 23). Il s’agit donc de trouver les bons arguments pour adapter la taille des populations humaines à la biocapacité de la planète. Et cela, malgré les images d’hyperconsommation charriées par la mondialisation, et qui poussent les pays du Sud à imiter jusqu’à la caricature notre modèle de développement suicidaire. Regardons les pays du golfe Persique, par exemple !

Aujourd’hui, les pays développés sont de très loin les plus grands prédateurs des richesses naturelles de la Terre. Pour satisfaire leurs « besoins » (trop souvent superflus), ils « dévorent » non seulement leurs propres ressources mais aussi une bonne partie des richesses du Sud. Ainsi que les ressources communes à toute l’humanité que sont les océans (surpêche, pollution) et l’atmosphère (où s’accumulent les gaz à effet de serre, notamment).

Au cours de ces dernières décennies, en raison de nos prédations, la biocapacité de la Terre a été rabotée de 30%. Autrement dit : la planète ne dispose plus que de 70% des ressources dont elle jouissait auparavant (en forêts, poisson, eaux douces, terres cultivables…). C’est un cinglant constat d’échec pour le modèle actuel de développement. Puisque nous sommes chaque jour plus nombreux, nous voilà donc contraints désormais de faire mieux avec moins. Surtout si nous avons l’ambition, en pensant aux générations futures, de vivre uniquement des « intérêts » et non plus du « capital » de notre Terre. C’est-à-dire de la capacité du vivant à produire et renouveler la richesse : l’énergie du soleil, du vent, des marées ; les forêts exploitées de manière écologique ; la terre cultivée avec respect, l’eau purifiée...

Le futur naît aujourd’hui

Le passage à l’équilibre démographique – c’est-à-dire à une fécondité faible, adaptée à une mortalité réduite – se fait beaucoup trop lentement, en raison de schémas mentaux obnubilés par l’expansion à tout prix.

Dans de trop nombreux pays, on continue à faire des enfants comme si notre espèce était en danger… alors que c’est au contraire notre espèce qui met la planète en danger. Il y a donc une révolution copernicienne à accomplir dans les alcôves. Cette révolution passera par l’éducation des petites filles, par l’émancipation du féminin, par le développement économique, social et culturel, qui est la meilleure manière de faire prendre conscience de l’interdépendance des humains. Par des retrouvailles, enfin, avec les cycles de la vie, qui nous indiquent l’équilibre à trouver. Notre modèle, basé sur la prédation des autres et de la Terre, a atteint ses limites.

« La nature ne fait pas d’excès et elle utilise les limites pour stimuler la créativité », constatent les scientifiques qui étudient le biomimétisme. Face aux crises que nous vivons, l’heure de l’épanouissement de la solidarité et du respect de la planète est arrivée. Les autres formules ont abouti à l’échec. Nous avons peu de temps pour opérer cette mutation. Une « fenêtre de tir » pour lancer cette nouvelle société, basée sur une nouvelle économie, s’est ouverte avec la crise financière. Les investissements massifs prévus dans les domaines de l’énergie verte, de l’isolation de l’habitat, des transports en commun, etc., sont les tout premiers pas dans la bonne direction. Dans le secteur de l’énergie, par exemple, réduire d’un facteur 4 nos émissions de gaz à effet de serre est possible en quelques décennies. Ce qui ferait chuter notre empreinte écologique à la moitié de sa taille actuelle. Combinée à des actions dans le secteur de l’alimentation et de l’habillement, cette avancée dans le domaine de l’énergie pourrait nous rapprocher d’une empreinte écologique compatible avec un modèle durable [3]

Le futur naît aujourd’hui. Vite, que débarquent les petits hommes verts !

André Ruwet

Rédacteur en chef d'Imagine


[1] La légende de demain, Flammarion, 1997.

[2] Editions du temps, 2008.

[3] L’empreinte écologique, Aurélien Boutaud et Natacha Gondran, La Découverte, 2009.